[Accepté] Koor

Comme tous les matins, Koor se réveille en criant.
Comme tous les matins, il est couvert de sueur.
Comme tous les matins, il est glacial. Froid. Comme la mort.
Comme tous les matins, l’orc se lève en maugréant.

« Force et honneur… ‘Va voir dans les Maleterres, va brave guerrier et distribue des coups de hache au fléau ! Pour la horde !’ Force et honneur, mon cul oui… »

Comme tous les matins, il essaye d’éviter les cadavres de bouteilles qui trainent par terre. Ca donne mal au crane le lendemain, mais au moins ça aide à s’endormir.
Comme tous les matins, il essaye d’oublier. D’oublier qu’il est tombé. Et d’oublier qu’il a été relevé.
Oublier ce qu’il a du faire, ce qu’il a du subir pour échapper à Son influence. Oublier son retour. Les crachats, les jets de tomates pourries et de pierres.

« Force et honneur… J’aimerais bien qu’ils essayent de me la refaire celle là »

Le chevalier de la mort fouille parmi les bouteilles, à la recherche d’un petit déjeuner.
Comme tous les matins, il ne trouve rien.

« Gobeverres ! Au pied !!! Va me chercher une bière j’ai faim ! Et je te préviens, si elle n’est pas assez fraiche, je te congèle !!! »

Pendant que la goule va lui chercher ses céréales, Koor repense à sa vie. Au quelques amis qui ne l’ont pas rejetés.

Comme tous les matins…

Sauf que…
Hier soir a été différent. Il se rappelle le discours de Neavyh.

« Qu’elle drôle d’idée elle a encore eu, la Grosse… J’espère que ce n’étais pas dû à son régime et au manque de sucre »

Rejoindre une autre guilde.
Des gens bien, qu’elle dit. De nouveaux amis. Des gens à qui on peut faire confiance.
Confiance…

« Bah, de toute façon, je n’ai rien à perdre. Et j’espère qu’ils accepteront ce que j’ai à apporter…Bon, le Gouffre à Strudel, il a dit qu’il fallait écrire une lettre. Qu’est ce que je vais leurs raconter, moi, aux briznuks ? »

Le cours des pensées de Koor fut interrompu par l’arrivé de Gobeverres, la goule, et de son plateau chargé de bouteilles couvertes de givre.

« Ah ! Tu tombe bien, grouillot !!! Pose moi ça, va chercher du papier, une plume et écrit moi une lettre de candidature ! Tu expliques que j’aime bien taper fort, foncer dans le tas, picoler, me foutre de la gueule des elfes tout ça mais aussi que je suis un gars sympa qui ne demande qu’à aider sans se faire cracher dessus ! Tu enrobes le bazar comme tu sais si bien le faire et puis voila ! Et une fois que ce sera écrit, tu cours l’amener chez les briznuks. Et bouge tes fesses ou je te déguise en chou à la crème et j’appelle Neavyh !!! »
…
…
…
Vous avez du courrier.
Sur un morceau de parchemin un peu miteux, quelqu’un a écrit d’une main élégante avec une encre maronasse :

« Gentes dames, damoiseaux et autres peaux vertes,

Je vous prie par la présente de bien vouloir accepter Koor, mon seigneur et maître, parmi votre auguste guilde.
Sa détermination et ses tactiques affutées seraient, j’en suis persuadé, un atout certain dans vos aventures !
De même son sens de l’humour aigu, à défaut d’être subtil, vous charmera ,à n’en point douter, pendant vos soirées de détentes dans une accorte taverne !
C’est un être, certes, un peu fruste, mais je suis persuadé que si vous vous laissez le temps de le connaître, vous ne pourrez plus vous en passer.

Permettez-moi de vous transmettre ses salutations les plus distinguées,

Signé :
Athénire Célestin de Cigognac, dit Gobeverre serviteur du Chevalier de la Mort Koor

P.S. : Pitié, ne le rejetez pas, pitié !!!! Si vous le faite, c’est encore moi qui vais prendre !!!!!! »